Issu de parents arméniens rescapés du génocide de 1915, Vartan Berberian considère qu'il a trois patries : la France, l'Arménie et la Marine. Son père a connu l'horreur des combats et des prisons turques, une histoire qui marquera à jamais la mémoire familiale. Enfant, le jeune Vartan subit les humiliations et les railleries à cause de ses origines et de sa pauvreté. Il dépasse ces souffrances en intégrant la Marine qui lui permettra de sillonner les mers du globe, avant de devenir un grand ingénieur. Trouvant naturellement des solutions à tous les problèmes techniques qui se présentent à lui, il dépose un grand nombre de brevets qui lui assurent aujourd'hui une belle aisance financière. Ce patriarche, auteur du roman 'Le figuier de mon père', a su bâtir sa réussite sociale et humaine sur les trois piliers du goût du travail, de la générosité et de la joie de vivre.
Vartan aime la cité lacustre où il prend plaisir à séjourner souvent... C'est l'occasion de retrouver ses amis avec lesquelles de petites habitudes s'installent: réunion du matin autour d'un café à 'la Guitoune' que dirige Claude GAZARIAN, d'origine arménienne également. Pétanques et jeux de cartes en fin d'après midi...
Lire le chapitre 'Michel la galère', sur ces parties de boules à Port Grimaud. (page 261).
Cette année, Vartan a sillonné la France et au mois d'août, le Var pour présenter son livre dans diverses manifestations culturelles. Il a participé à l'émission de Franz-Olivier Giesbert, " Culture et Dépendances ", dont le thème était " Comment peut-on être Français "...
RÉSUMÉ DU LIVRE
«C’est une histoire un peu triste, mélancolique parfois, mais lumineuse au fond, et c’est la mienne aussi»
Résumé d'Amazon.fr: "Portrait haut en couleur d'une communauté discrète, dure au mal, travailleuse et solidaire, ces mémoires sont un hommage de l'auteur aux siens, à ses parents surtout, réfugiés en France au début des années 1920, après avoir perdu dans le génocide arménien de 1915 presque toute leur parentèle. Sa mère, Mayrig, femme au grand cœur, petite silhouette tout de noir vêtue, animée d'une douceur et d'une énergie hors pair, qui lui a inculqué le sens de l'effort et la valeur du travail. Son père, aussi, Hayrig, qui, ayant connu l'horreur des geôles turques, n'en a pas moins gardé sa joie de vivre et sa capacité d'émerveillement. Personnage biblique tout droit sorti d'un conte oriental, débordant de sagesse, ce père traverse le livre en posant sur sa famille un regard lucide et tendre, commentant les us et coutumes de cette terre d'asile, la France. Véritable hymne à l'amour filial, mais aussi roman d'apprentissage qui retrace la réussite du jeune Vartan devenu officier de Marine puis inventeur, cet ouvrage truculent nous donne une belle leçon d'optimisme".
A l'aube de ses quatre-vingts ans, Vartan Berbérian pose un regard attendri sur une vie heureuse même si les débuts furent particulièrement difficiles. Ce livre est avant tout un hommage aux siens. A sa mère au grand coeur, à son père qui a connu les combats et l'horreur des geôles turques.
CRITIQUES
"Ce livre est une autobiographie, un témoignage comme un testament. Il porte les heures sombres du peuple arménien et brille pourtant d'une lumière pure d'espoir, de respect. Ce livre est une étincelle de vie. Vartan Berberian évoque avec bonheur la communauté arménienne, sans occulter la tragédie historique qui la mena en France et la dureté de son enfance pauvre. Evitant de tomber dans le pathos larmoyant et le misérabilisme facile, il raconte sans amertume, posant un regard tendre, serein et non dépourvu d'humour sur le passé. L'écriture simple, fluide sert une parole sincère, souvent bouleversante quand elle livre tant de malheurs et tant d'amour. De ce style agréable se dégage une poésie, un chant émouvant. C'est l'hommage vibrant au père, à la mère, survivants du génocide, pittoresques et magnifiques. La force de ces gens capables de donner chaque jour, de transmettre le bonheur de vivre, leur faculté à s'émerveiller encore, malgré l'empreinte terrible des drames et de la douleur qui les marque, laisse admiratif et songeur. 'Une vie d'amour et l'exemple d'une vie.' à méditer..."
Marilyne Camhi
Pierre ASSOULINE le 21 février 2006: Français, Arménien, marin
Son nom ne me disait rien, son visage non plus et son livre encore moins. Et puis je l'ai croisé un soir sur l'écran de ma télévision en cherchant les nouvelles de la nuit. L'intensité de son regard, la puissance de sa voix, la fermeté de son discours et l'étrange tendresse qui résultait de ce rapport de force. Vartan Berberian était l'un des invités de Franz-Olivier Giesbert à Culture et dépendances. Il venait moins vendre son livre Le figuier de mon père (355 pages, 20 euros, Anne Carrière) que dire les vérités qui lui tiennent à coeur sur la France vue par un Français pas tout à fait comme les autres : celui-ci ne cesse de vouloir payer sa dette au pays qui l'a accueilli, et de défendre l'intégrité des trois couleurs. Il est de ceux qui se reconnaissent plus de devoirs que de droits. On ne dira pas qu'il souffle avec le vent... C'est déjà être en marge de l'air du temps que de revendiquer trois patries : la France, l'Arménie et la Marine. Mais quand on a 80 ans, qu'on est né à Gardanne, qu'on a longtemps été officier avant de se faire inventeur et qu'on expose ses convictions avec une détermination sans faille, on atteint une certaine forme de sagesse.
Je l'ai donc lu sur la foi de cette apparition cathodique. Plus proche du Mayrig d'Henri Verneuil que des films d'Elia Kazan, mais ça m'a touché. Curieux que je le compare à des films plutôt qu'à des livres mais qu'importe. Il est vrai que c'est coloré, visuel, chaleureux, spectaculaire souvent. La question de l'identité affleure au détour de chaque page, mais discrètement. Je crains que cela passe complètement au-dessus de l'esprit des "nouveaux Français", mais cela, le débat télévisé nous en avait déjà averti. Et si ce récit est traduit en turc, j'entre chez les derviches tourneurs.
Quand j'serai grand: Émission du jeudi 5 janvier 2006 : Philippe Bertrand "Il porte le nom d’un miraculé, d’une deuxième vie, d’un rescapé du premier grand génocide perpétré en ouverture du siècle passé. Ce nom est celui de son père. Berbérian. Un nom d’emprunt et un nom de libéré des geôles turques. Vartan est le fils du miraculé et l’enfant de la très lourde mémoire de la tragédie arménienne. Vartan a vu le jour et la fumée à Gardanne, au pied de la colline qui masque les vilaines cheminées de l’ancienne ère industrielle de la vue aixoise. Vartan et sa famille recomposée après les massacres, sorte de mosaïque arménienne, s’installent en banlieue de Paris, dans une cave en guise de palais de reconstruction. Pas la peine de sortir les mouchoirs, on ne s’apitoie pas chez les Berberian. On ne survit pas non plus. On vit, tout simplement. Vartan, guidé par les mots de poètes, d’Aragon ou Aznavour, fera oeuvre de porter haut cette nouvelle vie. Il l’aura bien remplie à coup de volonté et de patience, mieux encore à coup d’invention. Il ne lui manque qu’une chose comme à des milliers d’autres, un mot, presque un petit mot dans l’histoire et un sacrifice des mémoires politiques entêtées : pardon."
Messages trouves sur le site: www.evene.fr
"ILS AIMERAIENT LUI DIRE..."
- Message de MONACO7 A la gloire de mon....grand-père.
'Le Figuier de mon père' c'est son livre, c'est notre héritage, ce sont ses mots, ce sont nos tables de la loi. Nous avons grandi en regardant cet homme qui comme le roseau pliait parfois mais jamais ne se brisait. Je ne vous ferais pas l'éloge de ce livre, il n'en a pas besoin. Lisez-le seulement et peut-être vous comprendrez.
- Message de CVAN:Bonjour, J'ai commencé à lire 'Le Figuier de mon père' et dès les premières pages j'ai ressenti le besoin de vous dire merci. En effet j'ai eu les larmes aux yeux, la chair de poule et le coeur gros et tout ça dès la lecture des premières pages. Je n'ose même pas imaginer l'état dans lequel je serai lorsque j'aurai fini ce chef-d'oeuvre : oui j'ai bien dit chef-d'oeuvre. Merci Monsieur. Je vous dirai mes impressions finales lorsque j'aurais fini l'oeuvre. Cordialement,
Melle SAHIN Karen
Après l'émission "Cultures et dépendances"
je vais me précipiter chez mon libraire pour y acheter ces deux auteurs. (Ceci dit sans pub).
Leur prestation chez Giesbert a été convaincante et pour tout dire autant favoriser des auteurs qui ne crachent pas dans la soupe. Immigrés d'Iran et d'Arménie, contents d'être parmi nous, reconnaissant que notre pays les aient accueillis, s'exprimant dans une langue parfaite, voilà le symbole de l'intégration.
Chahdortt Djavann Comment peut-on être français ? aux éd. Flammarion Bas les voiles aux éd. Gallimard/Folio Je viens d'ailleurs aux éd. Gallimard/ Folio
Je vous l’avoue, je suis tombée, ce mercredi soir, devant mon poste de télévision, sous le charme d’un monsieur d’un certain âge. C’était pourtant le moins connu de tous les invités de l’émission de Franz-Olivier Giesbert, " Culture et Dépendances ", dont le thème était " Comment peut-on être Français ".
Cet homme s’appelle Vartan Berberian, et il vient d’écrire un livre que je vous recommande à cause de mon coup de foudre : " Le Figuier de mon père ", édition Anne Carrière. Les autres invités étaient Xavier Darcos, Alain Finkielkraut, Chahdortt Djavann, Edwy Plenel et une des égéries des " Indigènes de la République ", Houria Bouteldja.
Qu’a bien pu dire Vartan Berberian pour me taper ainsi dans l’œil ? Fils de réfugié arménien, il a dit son amour et sa reconnaissance pour le pays qui l’a accueilli. Il a exprimé ce qu’il devait à l’école de la République, grâce à laquelle le fils de famille modeste, dont les parents n’ont jamais pu apprendre le Français, a réussi ses études, grâce aux encouragements de son père, et aux hussards de la République.
Il a raconté le message de son père : " Tu ne dois pas perdre l’Arménie de ton cœur, mais ton arménité, cela est privé, tu ne dois jamais la mettre en avant pour te marginaliser.
Cet homme, aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années, dégage une grande sagesse, une grande bonté, ce qui ne l’empêche pas de ne pas accepter le discours communautariste qu’il a entendu toute la soirée chez certains intervenants. Il a repris de volée de première Edwy Plenel et surtout Houria Bouteldja, sur l’importance de la nationalité : " Moi qui suis fils d’Arménien, j’ai choisi d’être Français, je n’aurai jamais accepté la double nationalité, une nationalité, cela ne se partage pas. Je vous plains, madame, de ne pas comprendre cela ".
Très jolie lettre de la petite Marie à Vartan
"Bonjour le beau Vartan!
C'est " la petite Marie" comme vous m'avez appelée, nous nous sommes rencontrés au salon du livre à Colmar en novembre dernier ... Une rencontre pleine d'émotions et dont je me souviendrai longtemps Votre livre a réellement fait durer cette rencontre et j'ai eu l'impression (comme vous le pensiez en me dédiant le livre!) de partager avec vous tous ces moment de joies et de chagrins, tous ces sentiments et émotions que vous décrivez avec tellement de tendresse. J’ai véritablement eu l'impression d'être à coté de vous au fil des pages ! Les portraits que vous nous livrez de chacun de vos parents et de tous les autres aussi, sont si parlants et touchants … Et on devine parfaitement quelle relation vous liait, je me répète mais tout est si tendre dans ce livre !
Et puis j'ai appris aussi un peu mieux ce qu'a été le génocide arménien et ça m'a glacé le sang ; c'est une magnifique histoire que celle de vos parents et la votre, de voir que malgré tant de souffrances, le chemin a pu continuer et de nombreuses graines d'amour y ont été semées ! et que de belles choses en sont nées, vous et le lien si fort à vos parents, et que dire de ce magnifique figuier!!
Certaines de vos phrases m'ont particulièrement émues car pleines de sens et proches de ce que j'ai pu vivre et ressentir dans le lien à ma mère et depuis son absence ...comme celle-ci: " peut-être est-il bon que ces mystères là voguent dans le ciel des regrets, chimères éternelles qui ne seront jamais aussi vivantes que sur les papilles du souvenir… "
Et puis vous parlez de votre petit fils et je vous avoue que je me suis surprise à rêver d’une rencontre avec vous et vous seriez comme un grand-père pour moi, qui me raconte des choses de la vie et sait me donner quelques clés pour avancer sur la voie du bonheur et de la sérénité... Et je foncerai... car sans vous connaître, j'ai de l'admiration et du respect pour vous et je vous donnerai toute ma confiance! Étrange, non?
Mais finalement non, je me rappelle que vous m'avez écrit ‘ A ma petite fille de cœur ‘ alors pas étonnant je suis touchée !
Alors je vous dis un grand MERCI
J’ai eu grand plaisir à vous lire Vartan, à vous croiser à Colmar, et si je viens à Paris, j’espère ne pas manquer d'audace et oser vous appeler pour partager un thé ou quelques figues !
Portez vous bien et rester toujours si beau
Avec toute ma tendresse,
la petite Marie
Lettre du petit Thierry dont Vartan parle dans son livre...
... à la page 173 : ("l'odeur du papier d'Arménie")
... "Je viens de terminer votre livre ce soir (30 juillet) commencé il y a quinze jours. J’écris à chaud pour ne pas oublier mes réflexions et mes émotions.
Je lis d’habitude principalement des livres d’histoire.
J’ai décidé de faire une coupure entre deux ouvrages et de lire vos mémoires.
J’y ai trouvé au départ une dynamique très optimiste face à l’adversité puis avec le commencement de la partie sur votre père une consistance très forte et très prenante.
La dynamique optimiste face à l’adversité avec comme fondement la fureur de vaincre et par suite la fureur de vivre est une chose à laquelle j’adhère totalement. Mais avant de développer ce point, je tiens à vous dire que j’apprécie particulièrement cette façon que vous avez d’être tourné vers les autres.
En effet, dans de nombreux cas, cette fureur de vaincre se manifeste dans la lutte contre les autres en excluant même ceux que l’on aime : or dans votre cas, il s’agit plus d’une envie de vivre, renforcée d’une forte ambition mais dans le but de distribuer ensuite à ceux que vous aimez.
La vie d’un homme sans le don de soi n’est que futilité. Réussir oui mais dans le but d’assurer le bien-être de sa famille et de développer l’écoute de ses amis.
En ce qui me concerne, vous connaissez l’histoire de ma famille. Sans les épreuves que nous avons traversées (loin d’être comparées à celles de vos parents ou de nos grands-parents bien entendu), moi et ma sœur n’aurions sans doute pas eu cette rage de vaincre qui nous rend si forts aujourd’hui.
Comme vous l’avez dit dans votre livre on peut avoir de la chance à avoir du malheur.
Sans le souhaiter bien évidemment à mes enfants, j’essaierai de toutes mes forces de leur donner la faim qui à mes yeux est la seule force indispensable pour construire sa vie. Mais sans oublier l’autre.
La partie sur votre père m’a plu et particulièrement le chapitre sur la « mélancolie mortelle ». Vos plus belles lignes (d’une fluidité incroyable) qui m’ont tant ému sans doute à cause du souvenir de certains regards de ma grand-mère paternelle que j’adorai. Mes émotions enfouies tout jeune ont refait surface à la lecture de vos quelques lignes. Merci pour cela.
Enfin, sur la partie relatant le génocide, cela a été une lecture très difficile pour moi.
Je me rends compte que le mariage mixte de mes parents et notre nationalité française ont tout naturellement dilué nos origines. Pourtant nous avons tous un devoir de mémoire à partager et à transmettre.
Ma grand-mère et sa douleur intrinsèque font partie de moi. Merci pour cela aussi.
Vartan, je me souviens de vous quand vous veniez nous rendre visite au pavillon de Maisons-Alfort. Je me souviens de votre sourire chaque fois que vous nous voyiez moi et ma sœur ; les enfants reconnaissent un adulte qui aime les enfants.
Mais je ne vous connaissais pas vraiment.
Grâce à votre livre, j’ai l’impression d’avoir rempli tous ces vides et d’avoir donné de la structure à mon souvenir.
Merci enfin pour cela aussi.
Par trois fois merci, il n’y a sans doute pas de hasard."
Lettre de la Princesse Marina DEDEYAN
..."Bien sûr, j'ai dévoré votre livre en une ou deux soirées avant de le donner à Papa et Maman.
Que vous dire qui ne vous a déjà été dit? Même si l'histoire de notre famille est très différente, et si je suis née un peu plus tard, bien sûr j'ai été bouleversée par ce qui est notre histoire commune et puis par l'histoire de cet homme et de cet femme, vos parents, à la fois tellement humains et tellement forts pour être capables de recommencer une vie, et d'y croire encore et toujours.
Et puis je dois avouer que je suis totalement subjuguée par ce jeune homme qui raconte avec tant de fraîcheur et d'enthousiasme ses quelques quatre-vingt ans d'existence.
Bref, je ne regarde plus les figues de la même façon.
...
09/09/2007